Situé en bord de mer, l'établissement d'Olbia est un des rares témoins conservé d'un réseau de colonies-forteresses grecques, fondées par Marseille à partir du IVe s av. J.-C. Les premiers habitants d'Olbia étaient des soldats-colons dont la mission principale était de sécuriser le commerce maritime. Implanté au Sud de l'actuel Delta du Danube, face au complexe lagunaire Razelm-Golovita, l'établissement de Caraburun-Atchik Suhat, se développe quant à lui entre le second quart du VIe s. av. J.-C. et le milieu du IIIe s. av. J.-C. Il se situe au sein d'un territoire contrôlé par les Grecs à mi-chemin entre les colonies d'Orgamè et d'Istros. L'application d'une méthode d'échantillonnage avec tamisage fin à la maille de 1mm lors des fouilles de ces sites a permis de révéler des profils de consommation piscicoles tout à fait particuliers qui ne reproduisent pas les spectres attendus en contextes dits « grecs ». Ces études nous renvoient à la question de la complexité de l'alimentation en milieu colonisé/métissé/multi-ethniques et aux limites de ce que les aliments peuvent révéler de l'identité des consommateurs. Elles nous obligent à envisager l'existence de réseaux d'échanges entre communautés locales et coloniales, dès leur arrivée et à examiner la question de l'urgence alimentaire en contexte d'implantation coloniale.