A mesure que progressent les travaux sur le début de l'Holocène en Europe occidentale, émerge une franche dichotomie entre les communautés humaines littorales et continentales. Cela se traduit évidemment par des ressources alimentaires très différentes, mais cette opposition concerne également les types d'habitat, les modes de mobilité, voire même certaines particularités physiologiques des humains. Lorsqu'il faut aborder les processus de changements historiques, tels que la néolithisation, on crédite d'ailleurs ces sociétés de réactions fort différentes des rivages du Portugal à la Suède. Il ne s'agit nullement d'un cloisonnement étanche entre des aires géographiques limitrophes et la question des transferts de toutes natures apparait comme centrale. Les chaines d'interactions entre humains et non-humains étendent leurs ramifications fort loin dans le continent : nous proposons de les identifier et de les quantifier pour certains groupes de l'Holocène. A la notion de bande littorale, on substitue celle de réseau littoral, porté par des systèmes de valeurs, des liens intercommunautaires et des situations géopolitiques que l'on se doit d'aborder.