La grotte d'El Harhoura 1 (région de Rabat-Témara) est exceptionnelle pour avoir livré une faune riche et variée composée d'une cinquantaine de taxons d'origines diverses (endémiques, éthiopiennes ou eurasiatiques). Cette faune est associée à des industries lithiques de type atérien, et à des restes humains appartenant à deux sociétés humaines différentes et discontinues : l'une atérienne, caractérisant les niveaux archéologiques 0, 1 et 2 ; et l'autre néolithique, limitée aux dépôts du sommet du remplissage de la grotte (niveau 3). L'abondance de certaines espèces animales dans les sols d'habitats du remplissage d'El Harhoura 1, absentes ou rares ailleurs au Pléistocène au Maghreb, font de ce gisement un remplissage de référence pour la compréhension et l'évolution des faunes quaternaires. L'accumulation des amas osseux dans la grotte est principalement d'origine anthropique, et les carcasses ont fait l'objet d'une exploitation alimentaire intense. L'étude archéozoologique a révélé que les hommes atériens d'El Harhoura 1 pratiquaient une chasse spécialisée (orientée vers les gazelles), mêmes pratiques que celles observées à El Mnasra (Amani in El Hajraoui, 2004) et à El Harhoura 2 (Campmas et al., 2008). La grotte a servi alternativement d'abri aux chasseurs atériens, et de repaire aux carnivores ainsi qu'à d'autres intrus (porc-épic), avant de devenir à la fin de l'occupation un lieu funéraire (nécropole) pour les hommes néolithiques.

Références :

Campmas E. et al., 2008. Comportements de subsistance a l'atérien et au néolithique au Maroc atlantique : premiers résultats de l'étude taphonomique et archéozoologique des faunes d'El Harhoura 2 (région de Témara, Maroc). Actes RQM8, Université Mohamed 1er, Oujda 2008.

El Hajraoui M.A., 2004. Le Paléolithique du domaine mésetien septentrional. Données récentes sur le littoral : Rabat, Témara et la Mamora. Thèse de Doctorat d'Etat, Université Mohamed V, Rabat, 347 p.