Le littoral atlantique aux environs de Rabat offre différentes configurations renseignant sur l'évolution du trait de côte depuis le Pléistocène moyen.
La falaise vive de Kenitra présente à l'affleurement une succession de trois séquences sédimentaires. La plus ancienne est caractérisée à sa base par la présence de deux paléo-lagunes séparées et coiffées par des dépôts marins (SIM 7), ensuite vient un important stock de sable dunaire. Les séquences subséquentes (SIM 5) sont superposées et emboitées dans la première. L'ensemble est recouvert par une dune soltanienne (SIM 4 à 2) avec intercalations de paléosols.
A Rabat-Témara, le cordon le plus récent et le pénultième, ainsi que le sillon intercordon appelé « Oulja », forment une unité morphostratigraphique édifiée par l'action cumulée de trois paléorivages pléistocènes. Durant l'Holocène et les pulsations positives du niveau marin postérieur au SIM 5, la géodynamique marine a façonné les anciens cordons pour offrir une variété de structures morphologiques : encoches, plateformes d'abrasion, lapiaz, falaises et microfalaises.
Sur le segment de Skhirat, le cordon holocène recèle la nécropole Rouazi. Sa morphologie et ses structures sédimentaires indiquent que ce cordon résulte de dépôts de tempête dans sa partie basale et de dépôts dunaires conjugués au développement des paléosols dans sa partie sommitale.